Dès le 1er mai 2025, les indemnités journalières versées lors des arrêts maladie connaîtront une transformation majeure. Le gouvernement vient en effet d’annoncer un nouveau mode de calcul qui modifiera sensiblement la prise en charge financière des congés maladie pour des millions de salariés. Cette réforme, intégrée au projet de loi de financement de la Sécurité sociale, représente un tournant dans notre système d’indemnisation.
Le calcul des indemnités journalières sera désormais plafonné à 1,3 SMIC contre 1,8 actuellement. Concrètement, l’indemnité maximale versée par l’Assurance maladie passera de 51,12 euros à 36,85 euros par jour. Ce changement s’appliquera progressivement, avec une première étape fixant le plafond à 1,6 SMIC au 1er mai 2025, puis une seconde baisse à 1,3 SMIC prévue pour janvier 2026. La Sécurité sociale continuera toutefois de verser 50% du salaire journalier de référence, mais dans cette limite revue à la baisse.
Pour un salarié touchant 2 500 euros brut mensuels, l’indemnité journalière maximale sera réduite de 43,75 à 36,85 euros. Les personnes gagnant moins de 1,3 SMIC (soit environ 1 850 euros brut) ne verront pas leur indemnisation diminuer. En revanche, les répercussions seront significatives pour les revenus supérieurs, les cadres étant particulièrement concernés par cette mesure.
L’impact variera considérablement selon les situations professionnelles. Les salariés disposant d’une complémentaire santé ou d’un régime de prévoyance pourront compenser partiellement cette baisse. Ces dispositifs permettent généralement de maintenir jusqu’à 90% du salaire net pendant les périodes d’arrêt maladie. Cependant, les conventions collectives et accords d’entreprise devront probablement s’adapter à cette nouvelle donne réglementaire.
Les travailleurs indépendants et professions libérales seront également touchés par cette réforme, selon des modalités similaires adaptées à leurs régimes spécifiques. La prudence est donc de mise pour ces professionnels qui devront peut-être reconsidérer leurs contrats de prévoyance privés pour maintenir un niveau de protection adéquat.
Pour les arrêts de longue durée, les conséquences pourraient s’avérer plus lourdes. Les patients atteints de maladies chroniques ou nécessitant des soins prolongés verront leur manque à gagner s’accroître avec le temps. Les associations de patients s’inquiètent déjà de cette situation qui pourrait fragiliser davantage des personnes en situation de vulnérabilité.
Cette réforme s’inscrit dans un contexte budgétaire tendu. Le gouvernement espère réaliser environ 800 millions d’euros d’économies annuelles grâce à cette mesure. L’augmentation constante des dépenses liées aux arrêts maladie, qui ont dépassé les 15 milliards d’euros en 2023, justifie selon l’exécutif ce recalibrage du système d’indemnisation.
La décision intervient également dans un climat de déficit persistant de la Sécurité sociale. Les partenaires sociaux, consultés en amont, ont exprimé des positions divergentes, les syndicats déplorant une « atteinte aux droits des salariés malades » tandis que le patronat évoque une « mesure nécessaire » face à la situation financière du système de protection sociale.
Les fonctionnaires, qui bénéficient d’un régime spécifique de maintien de salaire, ne seront pas directement concernés par cette réforme. Toutefois, le gouvernement a annoncé une réflexion globale sur l’harmonisation des régimes d’indemnisation entre secteur public et privé dans les prochaines années.
Cette mesure s’accompagnera d’un renforcement des contrôles des arrêts de travail, avec un dispositif plus strict pour lutter contre les abus. L’Assurance maladie prévoit de doubler ses équipes dédiées aux vérifications et enquêtes, notamment pour les arrêts répétitifs ou de courte durée.
Le comité économique et médical de la Sécurité sociale travaille parallèlement sur des recommandations pour adapter les durées indicatives d’arrêt selon les pathologies. L’objectif est d’harmoniser les pratiques médicales et de rationaliser la prescription des congés maladie par les médecins traitants.
À l’approche de cette échéance importante, les salariés sont invités à se renseigner auprès de leur employeur sur les dispositifs complémentaires dont ils pourraient bénéficier. La réforme de l’indemnisation des arrêts maladie marque ainsi un tournant significatif dans notre système de protection sociale, avec des répercussions concrètes pour de nombreux Français dès le 1er mai 2025.

Je suis Guy Chrétien, passionné d’actu mutuelle. J’ai toujours aimé décrypter les garanties, mais ce qui me surprend, c’est comment une bonne mutuelle peut changer le quotidien. La solidarité, c’est mon moteur.