Les Oméga-3 : Alliés Insoupçonnés Contre le Diabète et les Maladies Cardiovasculaires

Chaque année, plus de 300 millions de personnes dans le monde vivent avec le diabète de type 2, une maladie dont l’incidence ne cesse d’augmenter. Face à cette épidémie silencieuse, les chercheurs explorent de nouvelles pistes préventives. L’une d’elles, particulièrement prometteuse, concerne les acides gras oméga-3. Des recherches récentes menées à l’Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM) révèlent que ces nutriments, souvent associés à la santé cardiaque, pourraient également jouer un rôle crucial dans la prévention du diabète. Cette découverte pourrait transformer notre approche de cette maladie chronique qui affecte la qualité de vie de millions de personnes.

Santé : les oméga-3 peuvent contribuer à prévenir le diabète et des maladies cardiovasculaires

Le diabète de type 2 (DT2) représente aujourd’hui un défi majeur de santé publique, touchant environ 11% de la population adulte mondiale. Au Canada seulement, plus de 3 millions de personnes vivent avec cette condition, et les projections suggèrent que ce nombre pourrait atteindre 5 millions d’ici 2025. Face à cette situation alarmante, les scientifiques cherchent des approches préventives accessibles et efficaces.

Une équipe de chercheurs de l’IRCM, affiliée à l’Université de Montréal, a récemment mis en lumière le potentiel des acides gras oméga-3, particulièrement l’EPA (acide eicosapentaénoïque) et le DHA (acide docosahexaénoïque), dans la prévention du diabète et des complications cardiovasculaires qui y sont souvent associées. Cette découverte pourrait représenter une avancée significative dans notre compréhension des mécanismes de prévention de ces maladies chroniques.

L’apoB sanguin et le diabète de type 2

Au cœur de cette recherche se trouve une protéine appelée apolipoprotéine B (apoB), connue pour son rôle dans le transport du cholestérol LDL, souvent qualifié de « mauvais cholestérol ». Traditionnellement, les niveaux élevés d’apoB étaient principalement associés aux maladies cardiovasculaires. Cependant, les travaux récents de l’IRCM suggèrent que cette protéine pourrait également jouer un rôle déterminant dans le développement du diabète de type 2.

« Pendant longtemps, nous avons considéré l’apoB uniquement comme un facteur de risque cardiovasculaire », explique le Dr Christine Des Rosiers, directrice de l’étude. « Nos recherches démontrent maintenant qu’elle pourrait également être impliquée dans les mécanismes conduisant au diabète, notamment via son impact sur l’inflammation du tissu adipeux. »

Cette nouvelle perspective ouvre la voie à des approches thérapeutiques ciblant non seulement les symptômes du diabète, mais aussi ses mécanismes sous-jacents, notamment l’inflammation chronique liée à l’apoB.

Comprendre les mécanismes et le traitement des facteurs de risque du diabète

L’étude menée par l’IRCM a impliqué 40 participants présentant des niveaux élevés d’apoB sanguin mais ne souffrant pas encore de diabète. Ces volontaires ont reçu un supplément quotidien combinant 3 grammes d’EPA et de DHA pendant 12 semaines. Des analyses sanguines et des biopsies du tissu adipeux ont été réalisées avant et après cette période de supplémentation pour évaluer les changements métaboliques.

L’inflammation chronique constitue un élément central dans le développement du diabète de type 2. Cette inflammation, particulièrement lorsqu’elle affecte le tissu adipeux, perturbe l’action de l’insuline et contribue à la résistance à cette hormone. Les chercheurs ont émis l’hypothèse que les oméga-3 pourraient réduire cette inflammation et ainsi améliorer la sensibilité à l’insuline.

« Nous savions déjà que les oméga-3 possèdent des propriétés anti-inflammatoires générales », précise l’un des chercheurs impliqués. « Mais notre étude est la première à démontrer spécifiquement leur effet sur l’inflammation du tissu adipeux liée à l’apoB et son impact sur le risque de diabète. »

Des découvertes prometteuses

Les résultats de cette étude, publiés dans la prestigieuse revue Scientific Reports, sont particulièrement encourageants. Après 12 semaines de supplémentation en EPA et DHA, les participants ont présenté une réduction significative de l’inflammation de leur tissu adipeux, accompagnée d’une amélioration de leur sensibilité à l’insuline.

Plus précisément, les chercheurs ont observé une diminution de 21% des marqueurs inflammatoires dans le tissu adipeux et une réduction de 19% des niveaux de LDL et d’apoB circulants. Ces améliorations étaient accompagnées d’une meilleure réponse à l’insuline, un facteur clé dans la prévention du diabète de type 2.

« Ce qui est particulièrement intéressant, c’est que ces bénéfices ont été observés même chez des personnes présentant des facteurs de risque élevés de diabète », souligne le Dr Des Rosiers. « Cela suggère que les oméga-3 pourraient constituer une stratégie préventive efficace, notamment pour les populations à risque. »

Ces découvertes ouvrent de nouvelles perspectives pour la prévention du diabète et des maladies cardiovasculaires, deux conditions souvent liées et représentant un fardeau significatif pour les systèmes de santé mondiaux.

Un nutriment essentiel : sources et recommandations

Les acides gras oméga-3, particulièrement l’EPA et le DHA, se trouvent principalement dans les poissons gras comme le saumon, le maquereau, le hareng et les sardines. Les algues marines, certaines graines (comme les graines de lin et de chia) et les noix contiennent également des oméga-3, bien que sous une forme différente (acide alpha-linolénique ou ALA) qui doit être convertie par l’organisme en EPA et DHA, avec un rendement relativement faible.

Selon Santé Canada, les adultes devraient consommer au moins deux portions de poisson gras par semaine pour atteindre un apport suffisant en oméga-3. Cela correspond à environ 250 à 500 mg d’EPA et de DHA combinés par jour. Pour les personnes présentant des facteurs de risque cardiovasculaires ou de diabète, les experts suggèrent souvent des apports plus élevés, pouvant atteindre 1 à 3 grammes quotidiens, similaires aux doses utilisées dans l’étude de l’IRCM.

Pour ceux qui ne consomment pas suffisamment de poisson, les suppléments d’huile de poisson ou d’algues peuvent constituer une alternative. Il est cependant important de choisir des produits de qualité, certifiés par des organismes indépendants comme l’International Verification Organization (IVO), garantissant l’absence de contaminants comme les métaux lourds et la fraîcheur du produit.

« Il est essentiel de souligner que la supplémentation en oméga-3 n’est pas un remède miracle et doit s’inscrire dans une approche globale incluant une alimentation équilibrée et une activité physique régulière », précise le Dr Des Rosiers. « Néanmoins, nos résultats suggèrent qu’elle pourrait constituer un outil préventif précieux, particulièrement pour les personnes à risque élevé de développer un diabète de type 2. »

Les chercheurs de l’IRCM prévoient maintenant d’étendre leurs investigations pour déterminer si des bénéfices similaires pourraient être observés chez des patients déjà diagnostiqués avec un diabète de type 2, ouvrant potentiellement la voie à de nouvelles approches thérapeutiques complémentaires aux traitements existants.

Avez-vous déjà envisagé d’augmenter votre consommation d’oméga-3 pour prévenir ces maladies chroniques? Cette nouvelle approche préventive pourrait-elle transformer notre façon d’aborder le diabète et les maladies cardiovasculaires?

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