Zones sous-dotées : la téléconsultation, solution efficace aux déserts médicaux ?

Landscape of Beaumont en Auge in Normandy, France

En pleine expansion depuis la crise du Covid-19, la téléconsultation est souvent présentée comme un remède aux déserts médicaux. Pourtant, si cette technologie facilite l’accès aux soins pour certains patients, son efficacité réelle pour les zones sous-dotées fait débat parmi les professionnels de santé.

État des lieux de la téléconsultation en France

Selon les derniers chiffres de l’Assurance Maladie, plus de 12 millions de téléconsultations ont été réalisées en France en 2022, contre seulement 100 000 en 2019. Cette explosion traduit une adoption rapide tant par les patients que par les médecins, notamment depuis la crise sanitaire.

« La téléconsultation représente désormais 5% de l’ensemble des consultations médicales en France, avec un taux de satisfaction de 85% chez les patients qui l’ont expérimentée », indique Arthur Dauphin, chercheur à la Fondation Jean-Jaurès. Une étude du CNAM révèle que les délais médians d’obtention d’un rendez-vous en téléconsultation sont de 3 jours, contre 11 jours pour une consultation physique.

Paradoxalement, c’est dans les zones urbaines que la téléconsultation est la plus utilisée. En 2022, 72% des téléconsultations ont été réalisées par des patients vivant en zone urbaine, selon les statistiques nationales, là où l’offre médicale est pourtant plus dense.

Les limites d’une solution technologique

« La téléconsultation n’est pas la panacée pour les déserts médicaux. Elle peut constituer un outil complémentaire, mais ne remplace pas l’examen clinique nécessaire à de nombreuses pathologies », affirme le Dr Michel Durand, président du syndicat Union Française pour une Médecine Libre (UFML).

Plusieurs obstacles limitent encore l’efficacité de la téléconsultation dans les zones sous-dotées. La fracture numérique reste une réalité : selon l’INSEE, 17% des Français ne possèdent pas de connexion internet à domicile, un chiffre qui atteint 28% chez les plus de 75 ans, population particulièrement concernée par les problématiques d’accès aux soins.

Une étude de la Drees publiée en janvier 2023 souligne cette contradiction : « Les habitants des déserts médicaux, qui devraient être les premiers bénéficiaires de la télémédecine, sont aussi ceux qui y ont le moins recours, par manque d’équipement, de compétences numériques ou d’information. » Seulement 3 patients sur 10 vivant en zone très sous-dotée ont déjà utilisé la téléconsultation.

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